Nous sommes au 23 chemin de Brazais et le monde est à l’arrêt.
Mars 2020, chacun a son rythme de confinement. « Comment s’y habituer ? en tâtonnant comme toujours », écrivait Bruno Latour. Se situer autrement au même endroit est la question autour de laquelle nous nous sommes rencontrés. C’est dans la relative étroitesse du monde que nous avons trouvé une nouvelle liberté, un espace de création. Y trouver une place exige de faire connaissance, c’est-à-dire se relier. On entre par effraction et avec égards dans le monde d’un forestier, d’un renard, d’une lycéenne ou d’un chêne. Ces mondes ne sont pas à notre disposition, ils réclament du temps, du doute, des modes d’attentions, avant de nous regarder en retour. Le récit serait-il la relation ? Par le biais de l’ensemble des savoir-faire rencontrés sur nos terrains, ainsi que nos disciplines, la danse et le film, nous tentons de mettre en lumière des dépendances, des réseaux. Cette recherche nous a mis sur la piste d’autres scènes qui importent et que nos cultures et métiers ont mis de côté.