point Z
Nous étions 30. On marchait vers le début, de l’Atelier de Paris jusqu’au champ. Marcher, se regarder, écouter, se taire ensemble, voilà l’expédition que nous avons tentée à trois reprises. Quelle a été la meilleure façon d’avancer vers le commencement ?
Je suis au Point Z. Il y a longtemps que je suis là. Devant moi un champ semé. L’épi a jauni, il est légèrement incliné. Il y a comme une odeur de la saison. Il y a le son de la ville. Face à ce confetti de culture dans un confetti de forêt, quelque chose m’invite à me mettre au sol. D’autres personnes font la même chose que moi. Nous regardons un ensemble de semeurs autour d’un feu, des tarces de leurs sabots et des touffes de cèdres qui dépassent. Qu’y a-t-il de réel dans tout ça ?
Point Z est la troisième restitution de l’enquête sensible Cherche forêt. Après une année de terrain, des chemins de désirs nous ont conduit vers ce lieu de culture utopique appelé point Z. Avec les forestier.es et l’équipe de l’Atelier de Paris, nous avons ouvert un rituel ordinaire de la vie du bois : remplacer le semis au tracteur par un semis à la main et inscrire ainsi une rencontre peu ordinaire dans le paysage. 8 mois après le semis, nous avons embarqué 30 personnes du public du festival dans une expédition vers ce lieu. Sur leur trajet, les souvenirs et sons des 3 saisons passées se sont mêlés aux images et sons du présent d’un soir du mois de juin. Si l’expérience des semeurs s’est étirée sur 4 saisons, celle du public aura duré 50 minutes, deux fictions temporaires mais aussi actives.